ARCHIVES une façon différente de voir la chose!

La COMMUNAUTÉ Haïtienne Internationale comme nouvelle notion.  (suite) Nous avions déjà introduit la notion d'une communauté permanente qui, en lieu et place de la diaspora haïtienne placée dans une nouvelle conjoncture internationale, se voit convoitée de plus en plus par des acteurs de tout acabit. Politiciens, affairistes, opportunistes, démagogues, radoteurs et la liste est encore exhaustive, veulent se la faire. Ils tentent tous de se mêler aux gens sérieux et expérimentés. Un nouvel acteur et non le moindre, le gouvernement canadien de monsieur Martin tente de se jeter aussi dans la mêlée. Cependant, il veut le faire de la mauvaise manière, c'est à dire à bras raccourcis et dans l'ignorance de notre réalité. Existe-t-il une bonne façon de faire? certes, mais il faudra comprendre d'abord notre réalité dans l'internationale et surtout dans la mondialisation. Nous formons une communauté internationale qui offre des partenaires potentiels et avérés et, c'est une notion que nous défendons formellement depuis 1995: comment la définir? Mais avant tout, quels sont les symboles de notre vision?

contexte - La mondialisation des marchés et des communications soit le village global n'a cessé de créer des vagues par ci et par là. Plutôt incompris, ce concept naturel a jusqu'ici séparé des sociétés entières à cause des effets culturels et d'interprétation. Au lieu d'y participer, certains ont préféré se victimiser en accordant toute l'intelligence, ainsi donc tous les pouvoirs à un petit groupe de décideurs. La réalité est que cela se fait au profit d'entrepreneurs qui regardent à travers les jumelles de l'avenir, qui agissent. Nous sommes de ceux-là. Par contre, à l'image de la démocratisation de l'informatique et de l'Internet, des coups surprises ont aussi vu le jour. Effets pervers ou mouvance planifiée, de nouveaux marchés se sont révélés tout comme de nouvelles communautés d'affaires et d'intérêts. Alors que certains se voyaient comme des citoyens du monde par le biais de la migration internationale, les Haïtiens de l'extérieur vivaient pleinement cette situation sans en tirer profit réellement. C'est dans cet esprit qu'est née dans nos pensées, en 1992, un nouvelle conception de notre réalité. Il fallait établir la nouvelle notion mais comment la définir? Élaborer la conception était donc un grand défi.

En 1995, nous avons commencé à promouvoir l'idée par le biais de Haïti Économique Magazine, d'où le sigle HEM qui répondait mieux à la réalité nord américaine élargie - tout facteur de développement passait pour nous, par l'économie. Nous nous étions égarés en chemin entre la nouvelle notion et l'entreprise qui devrait faire sa promotion. Les partenaires n'étaient pas encore prêts pour bien assimiler le projet ni l'entreprise, par contre nous avons rencontré à l'époque le Congrès Mondial des Haïtiens - à Montréal, malgré plus proche de notre approche mais se perdait en conjecture. Cela nous avait permis de croire dans la probabilité. Nous avons poursuivi avec un espace d'observation qui pourrait permettre une évaluation plus réaliste de la situation. C'est ainsi que le squelette d'un réseau de la Communauté Haïtienne Internationale nous permettait d'avancer et de courtiser sans dévoiler la notion finale. HEM renaissait des cendres, de là le Réseau HEM en l'an 2000. La Cybernétique nous permettait désormais et ce à moindre coût d'établir un réseau mondial de communication pour la Communauté Haïtienne Internationale. Dévoiler les besoins et la culture mais surtout les atouts de la Communauté Haïtienne Internationale. C'est définitivement en août 2002 que nous avons initié officiellement ce réseau qui en passant par les informations, pouvait établir une meilleure communication entre les différentes satellites de cette nouvelle communauté internationalisée.

Le nouveau concept qui devait éclore de part lui-même, coupait court aussi à toutes les influences traditionnelles. On pourrait compter la bourgeoisie compradore du pays qui nous faisait passer pour des non Haïtiens, manipulant ainsi la politique tout en nous tenant à l'écart du droit à la chose haïtienne. La crainte de l'établissement de facteurs de compétence et d'expertise, ils pouvaient à cet effet tenir le pays sous leur coupe avare et elle nous a appelé ''diaspora''. Elle se permettait cependant de favoriser de vrais émissaires étrangers avec qui elle partageait les richesses du pays sans pour autant appuyer le développement du pays malgré l'importance de la croissance des transferts de fonds. D'un autre côté, la plupart des gouvernements des sociétés d'accueil nous ont tenu soit à l'écart de l'intégration, soit sous la coupe de l'assimilation. Deux entorses sociales qui empêchaient la libre expression du sentiment d'appartenance à des citoyens, dans leurs milieux de développement quotidien - étrangers chez nous, étrangers à l'étranger. C'étaient des essais à courte vue car la mondialisation et la diversité culturelle marquaient déjà les temps. Aujourd'hui, la Communauté Haïtienne Internationale est une nouvelle réalité qui leur échappe et le Réseau HEM partage cette réalité, cette culture, cette façon de faire, cette diversité. Nous pouvons contribuer à développer, à valoriser et cela ne peut appartenir à aucun gouvernement ni à un individu en particulier. D'ailleurs c'était déjà un fait, tant sur la contribution citoyenne des Haïtiens dans leurs milieux respectifs que volontaire envers Haïti. Nous avons compris de notre côté que si l'entreprise HEM pouvait nous appartenir, la notion de la Communauté Haïtienne Internationale n'appartenait pas à nous non plus mais à la collectivité. Nous avons donc conclu à la nécessité de libérer la notion. Nous sommes une communauté internationale avec une culture propre et des habitudes de consommation, en relation avec des partenaires potentiels et avérés.

Si le concept développait des nouvelles notions, il restait le modus operandi. Comment le Réseau HEM pouvait aider en ce sens là? Notre profonde intégration au Québec, un des grands alliés d'Haïti, devait voir le jour avec le sens de l'observation. Ce fut les Commissions sur l'avenir du Québec de Parizeau, exercice auquel nous avions participé, qui devaient nous convaincre sur le besoin, la nécessité d'un exercice démocratique pour aboutir à un résultat qui serait viable à long terme. C'est à ce niveau que se situe à notre avis, la pièce qui manque au puzzle, l'avenir d'Haïti. C'est aussi à ce niveau que les Haïtiens d'Haïti ont toujours échoué dans leur démarche et, c'est ce qui devra faire notre différence, nous autres Haïtiens au Québec.

Pour mieux comprendre. -  Depuis un peu plus de 5 ans, le Québec s'ouvre de plus en plus aux immigrants et en particulier aux Haïtiens du Canada, démontrant une réelle volonté d'intégrer cette communauté. Des hommes politiques, des lois, des règlements, des actions civiques contribuent à initier les immigrants, les Haïtiens dans les affaires sérieuses de la province. Un peu différent des USA et plus particulièrement dans l'état de la Floride, on rencontre des élus d'origine haïtienne au niveaux scolaire, municipal et bien longtemps auparavant, au niveau de l'Assemblée Nationale (Jean Alfred). Haïti de son côté, formait depuis lors, des hommes pour l'étranger. C'est un constat peu flatteur pour un pays en crise de ressources humaines mais aussi très révélateur pour les pays recrutant des ressources qualifiées. C'est aussi un indice très révélateur pour nous autres qui devons assumer notre réalité. Ambassadeurs d'un pays bourré de talents, malheureusement moribond mais, aussi de plusieurs cultures comme celles du Québec et du Canada. La même logique s'applique aux USA, à St. Domingue, en Europe, dans les autres Antilles et en Asie. Il revient donc à cette communauté de s'organiser pour dynamiser sa présence tant pour ses besoins que pour aider Haïti.

Aujourd'hui, nous pouvons crier haut et fort que seul un pareil exercice peut valider l'initiative. Ce ne sont pas des actions sporadiques haïtiennes ni des canevas déjà tracés par des gouvernements étrangers isolés qui répondront aux voeux du plan de récupération de l'ONU. Monsieur Pettigrew devra admettre que dans son empressement ou sans vouloir offenser, par son manque d'information ou, débouchant sur un problème de cohérence, que son désir serait la continuité de la vision symbolisée par Aristide, soit de voir les Haïtiens de l'extérieur comme une diaspora internationale - avec un projet de retour - et devenant ainsi une vache à lait sans mérite. Son initiative ne serait pas vraiment avant-gardiste puisque les Haïtiens des USA ont déjà lancé cet appel qui à notre avis est un concept éculé dans notre réalité internationale. Nous sommes là pour rester, pour contribuer au développement du Canada et des autres sociétés partageant cette communauté internationale. Les Commissions sur l'avenir de la Communauté Haïtienne Internationale devraient prendre forme en dehors de toute influence de politique malsaine d'ici et/ou d'ailleurs. Le gouvernement minoritaire issu des dernières élections générales au Canada est loin de servir de guide pour nous. D'accompagnement oui, de commandeur non! La question ne se pose plus, nous avons notre partition à jouer dans le développement d'Haïti comme celui du Canada ou d'ailleurs. Si le Canada est un grand ami des Haïtiens, il ne peut cependant diriger la destinée vers un intérêt réduit et enchâssé dans une formule de comté. Ce serait une honteuse camisole de force qui trahirait un esprit colonialiste et empirique dont le Canada ne serait nullement fier. Si le monde se rejoint en village global de nos jours, le Canada se bat toujours pour ses spécificités même en face du géant américain. C'en est de même pour nous autres Haïtiens de l'extérieur, nous partageons une culture, une riche culture qui met en relief toutes les cultures du monde. C'est plus qu'une richesse, c'est un patrimoine.

USA vs Haïti.- La Communauté Haïtienne Internationale sera sollicité de plus en plus pour sortir Haïti du marasme. Tous les signaux indiquent un prochain désengagement des pays donateurs et principalement les USA. Le secrétaire d'état Powell, le député Noriega parlent de l'engagement des Haïtiens de la Diaspora dans la reconstruction du pays. Il faut se rappeler que le gouverneur Bush de la Floride l'avait déjà amorcé peu après la déportation de Aristide. Il est cependant tout à fait décevant de constater l'ignorance traditionnelle des dirigeants en Haïti qui écartent cette importante communauté naturelle qui vit à l'extérieur du pays, dans les affaires de l'état. Le premier ministre Gérard Latortue avait quitté la pays, plein d'espoir et d confiance, le mardi 4 mai 2004, pour une tournée qui le conduisait aux Etats-Unis et en Europe. Il se proposait de rencontrer des officiels américains , des membres du Congrès et des représentants de la Banque Mondiale, du Fonds Monétaire International (FMI) et de la Banque Interaméricaine de Développement (BID). Aujourd'hui encore, Haïti attend ses promesses.

Cependant, s'il est vrai que le Québec nous a mieux accueilli que un peu partout au monde, nous ne pouvons nier le grand apport des villes comme New York, Boston, Miami etc. aux USA où, des colonies d'Haïtiens se développent au quotidien. Si la grande démocratie américaine ne peut être écartée, le Québec possède dans ses cordes des affinités favorables à notre développement international. À un rejaillissement sur Haïti. Montréal est un carrefour tout désigné pour ce faire. Son soutien à la diversité culturelle nous permet de nous développer sur les deux plans: international et national. Le Québec possède aussi des ressources expertes et adaptées qui peuvent toute la différence. C'est dans ce contexte croyons-nous que des individus comme Claudel toussaint qui a vécu de très près les Commissions sur l'avenir du Québec, peuvent servir de garantie pour une démarche démocratique et intelligente de la Communauté Haïtienne Internationale, même en rapport avec Haïti. Certes que la démarche créera certaines frictions et dérangera des gouvernements et des multinationales mais notre avenir nous appartient. Le Québec aurait beaucoup à gagner en ce sens quant à son dossier de société distincte, en nous prêtant une ressource comme Claudel Toussaint qui a déjà aidé à planifier le protocole d'accord entre Montréal et Port-au-prince. Et, en nous aidant à créer une grande commission internationale, le Québec, le Canada feraient preuve d'avant-gardiste sur ce qui va se passer avec plusieurs autres peuples, plusieurs autres marchés à travers le monde. Cela pourrait même paraître utopique pour certains mais la mondialisation est déjà bien loin des premières notions d'échange quoique un prolongement naturel des premiers trocs. La Communauté Haïtienne Internationale est un incontournable de la modernité, de la mondialisation et plus précisément des marchés. Bien des réseaux d'information sont en train de se bâtir autour d'elle! Elle sera, comme tant d'autres le seront, une alternative à la démission des états en faveur des communautés d'intérêts privés. C'est donc un projet d'entreprise à long terme qui pourrait embrasser plusieurs étapes de réalisation.  .(photo: haut, symbole CHI - archives mai-juin 2004 Claudel Toussaint au Centre Claude Robillard lors du match de l'amitié)  09-15-12-04

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